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Spécial Présidentielles 2014 Bouteflika réélu avec 81,53% des voix

Abdelaziz Bouteflika a été réélu au premier tour de l’élection présidentielle algérienne. Le chef de l’État sortant, qui briguait son quatrième mandat, a rassemblé 81,53% des suffrages.

Le premier tour de la présidentielle algérienne a rendu son verdict. Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, pourtant fortement diminué par des soucis de santé qui l’ont empêché de faire campagne, a été réélu avec 81,53% des suffrages (8 332 595  voix), selon les chiffres communiqués, vendredi 18 avril, par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz. Il accède donc à un quatrième mandat. Derrière lui, son ancien Premier ministre, Ali Benflis, rassemble 12,18% des voix. Suivent Abdelaziz Belaïd (3,36%), Louisa Hanoun (1,37%), Ali Fawzi Rebaine (0,99%) et Moussa Touati (0,56%). Ces chiffres ne prennnent pas en compte le vote des Algériens de l’étranger.

Quelque 50 000 bureaux de vote avaient été installés pour un corps électoral de 22 880 767 personnes. Selon le ministre de l’Intérieur, la campagne a été “honorable”, “normale et ordinaire” malgré quelques troubles, “comme partout dans le monde”, mais qui ont rendu le processus “intéressant”, a-t-il précisé. Le taux de participaion s’élève à 51,70%.

Malgré son âge, 77 ans, et son accident vasculaire cérébral en 2013, depuis lequel il se déplace en fauteuil roulant, le président sortant était le grand favori de ce nouveau scrutin. Lors des deux précédents, Abdelaziz Bouteflika avait obtenu des scores supérieurs à 80% (90% en 2009). Ce qui avait conduit l’opposition à parler alors de “fraudes industrielles”, tout comme l’a fait Ali Benflis, jeudi 17 avril. Un autre candidat, Moussa Touati, a d’ores et déjà annoncé, vendredi 18 avril, qu’il allait saisir le Conseil constitutionnel.

Son principal adversaire, l’ex-premier ministre Ali Benflis, est arrivé deuxième avec 12,18 % des voix. Le plus jeune candidat, Abdelaziz Belaïd, est arrivé en troisième position avec 3,03 %, suivi de la députée trotskiste Louisa Hanoune avec 1,37 % des voix, puis de Ali Fawzi Rebaïne avec 0,99 % et Moussa Touati avec 0,56 %.

Le taux de participation s’est établi à 51,7 % − dans ce pays de près de 40 millions d’habitants — toujours selon le ministre de l’intérieur, qui a évoqué une campagne « normale », « ordinaire », dans un « climat de transparence ».

Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans, était le grand favori du scrutin, et sa défaite n’a presque jamais été envisagée. Après quinze ans de pouvoir, son score est en recul par rapport aux résultats de 2009 et 2004, avec respectivement 90 et 85 % des voix. Affaibli par un accident vasculaire cérébral, il est apparu en public pour la première fois depuis deux ans lors de son vote, à Alger, en fauteuil roulant, où il est arrivé entouré de ses frères, dont Saïd, à qui l’on prête d’immenses pouvoirs.

« Celui qui perd va dire qu’il y a eu tricherie, c’est la nature humaine », avait prévenu quelques heures plus tôt le ministre de l’intérieur Tayeb Belaïz, évoquant les déclarations, la veille, de son adversaire.

« Je ne reconnais pas le résultat » car « le reconnaître, c’est se rendre complice de la fraude », a déclaré Ali Benflis, dénonçant une « alliance entre la fraude, l’argent suspect et des médias vendus ». M. Benflis avait en effet annoncé dès jeudi soir qu’il rejetait « en bloc et en détail » le résultat, dénonçant une « alliance entre la fraude, l’argent suspect et des médias vendus ».

« J’étais montré comme le gentil, trop gentil mouton, j’ai cassé cette image, j’ai fait une bonne campagne. Je suis certain que je suis élu, mes comptages me donnent 64 %. Je ne reconnais pas le résultat » annoncé, car « le reconnaître c’est se rendre complice de la fraude ».

Malgré l’absence de sondages, les partisans du président sortant ont commencé à célébrer sa victoire dans les rues d’Alger dès la fermeture des bureaux de vote, jeudi. Des cortèges de voitures, ornés du drapeau national et du portrait de leur champion, sillonnaient à coups de klaxon les principales artères de la capitale. Un feu d’artifice a même été tiré sur la place de la Grande-Poste, au cœur d’Alger.

Vendredi soir, le président François Hollande a souhaité « un plein succès dans l’accomplissement de sa haute mission » à M. Bouteflika. « Dans l’esprit d’amitié et de respect qui existe entre les deux pays, compte tenu des liens humains exceptionnels qui les unissent, la France forme des voeux chaleureux pour la prospérité de l’Algérie », affirme l’Elysée.

Bahdja – 18 Avril 2014

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