Voilà, en effet, une terrible nouvelle qui vient de tomber et qui ne semble offusquer personne. On va donc autoriser les « éventuels investisseurs algériens » à échanger leur monnaie de singe déposée dans les banques algériennes contre des devises sonnantes et trébuchantes.
Et pour faire quoi, je vous le demande ? Officiellement pour permettre à des opérateurs économiques de se mettre au diapason de la mondialisation et acquérir du capital d’entreprises du CAC 40 ou de Wall Street ou bien de créer des entreprises à l’étranger. Ils peuvent même solliciter des prêts auprès des banques algériennes pour réaliser leurs projets !… Rien que Ça… Cette mesure, si elle venait à être appliquée et je pense qu’elle le sera et je me demande même si elle n’a pas été déjà appliquée à notre Rebrab national pour lui permettre d’acquérir la société Fagor en France où il vient de « sauver » 1600 emplois !… On devrait lui enlever son « rab » à celui-là !… Eh bien, si cette mesure est appliquée, elle sonnera le glas pour ce qui reste à sauver et ce sera le coup de grâce assené sur le pauvre cadavre « Algérie », ce cadavre qui semble encore se débattre et ne cesse d’agonir…
Ainsi donc, la mafia qui dirige le pays, non contente d’avoir pris en otage l’économie du pays, après avoir dilapidé des pans entiers du secteur productif, après avoir institutionnalisé une économie de bazar, se prépare à transférer officiellement les fruits de la rapine à l’étranger et ce pour se mettre définitivement à l’abri.
On sent, à travers cette mesure scélérate comme une fin de règne qui se profile à l’horizon. « Ils » savent très bien que le pays est en totale rupture à tous les niveaux. D’abord avec cette image abjecte véhiculée régulièrement d’un président virtuel. Les chaînes européennes ne se gênent plus de l’annoncer comme président fantôme !… S’ensuit cette annonce inéluctable de la fin de la rente pétrolière qui va sans doute précipiter le pays dans le gouffre. Le responsable qui avait dit jadis, que nous étions au bord du gouffre et que l’on a fait un pas en avant, n’avait pas tort… Rajoutez à cela la mirobolante facture de nos importations qui frise les 80 milliards de dollars et vous comprendrez mieux pourquoi les fruits de la rapine doivent impérativement être mis à l’abri, c’est-à-dire, à l’étranger.
Ce serait œuvre de salubrité publique que de s’élever contre cette mesure qui va achever notre pauvre pays. Je vois très bien demain un saidani, solliciter un prêt de 2 milliards d’Euros auprès de la B.N.A par exemple et l’obtenir. Les millions qu’il a déjà extraits du pays pour acquérir son appartement luxueux à Paris ont pris des chemins de traverse qui peuvent à la longue, relever du pénal. Mais là, avec cette nouvelle mesure, il acheminera ses 2 milliards en toute légalité vers l’étranger ou par exemple au Royaume Uni où paraît-il l’une de ses filles poursuit ses études dans une école prestigieuse. Il pourra dire, comme l’a déjà dit Khaled Nezzar à propos de ses fils : « il faut bien que mes fils aient une activité », mais pas n’importe quelle activité, le monopole de l’importation des produits agro-alimentaires… Saidani pourra dire : ma fille a terminé ses études, elle a besoin de 2 milliards d’€uros pour ouvrir sa Start up en Angleterre. Le pire dans ce que je viens de dire, c’est que ce n’est plus de la fiction et cela peut nous tomber sur la tête dans l’année !… J’appréhende même que ce saidani lise l’article et que cela lui donne des idées, le zouave !…
Ceci pour dire qu’il est plus qu’urgent que la société dans son ensemble prenne conscience de la dangerosité de cette mesure. Les réserves de change vont être dilapidées en moins de temps qu’il faut pour le dire. Je lance cette alerte et j’espère être repris ou rejoint par un mouvement quelconque ou une association de défense du patrimoine algérien. Il est plus qu’urgent de marquer son opposition à cette forfaiture qui se prépare.
Badreddine BENYOUCEF, Nîmes-novembre 2014