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Théâtre: la décennie noire et la qualité des pièces, parmi les causes de la défection du public

TIZI-OUZOU – La décennie noire et la qualité de certaines pièces produites dernièrement sont parmi les “principales causes de défection du public” du quatrième art, ont soutenu dimanche lors d’une rencontre à Tizi-Ouzou des hommes de théâtre.

Participants à une table ronde ayant pour thème “comment reconquérir le public du théâtre”, abritée par le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou, partie organisatrice de la rencontre, Ait Aissi Hachimi, directeur de la conservation et des inventaires à l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés et ancien directeur de la culture, a observé qu’une “grande cassure” s’est produite entre le public et le théâtre durant la décennie noire suite au recul de l’activité culturelle.

Ce recul de l’activité culturelle en général et théâtrale en particulier durant cette période de décennie noire, a eu pour conséquence la désertion de salles de spectacles par le public qui était pourtant assez important durant les années 1960 et 1970, où le théâtre était une activité quotidienne et était ancré dans les mœurs de la société algérienne, a-t-il fait observer.

A ce propos, l’homme de théâtre Nourredine Ait Slimane a expliqué que s’agissant de la wilaya de Tizi-Ouzou, cette “interruption” de l’activité culturelle “a duré au-delà de la décennie noire puisqu’elle s’est prolongée de cinq (5) années de plus durant les événements du printemps noir (Avril 2001)”.

“Aujourd’hui, et en raison de cette coupure dans l’activité culturelle, il y a des jeunes qui n’ont jamais été en contact avec l’activité culturelle et n’ont pas vu la moindre pièce théâtrale”, a-t-il déploré.

En plus du “recul” de l’activité culturelle, l’intervenant a relevé que “la qualité de certaines pièces, produites par des associations de la wilaya n’ayant aucune formation en théâtre, est tellement médiocre qu’elle fait détourner le public du quatrième art”.

Par ailleurs, la négligence des valeurs culturelles du public auquel la pièce s’adresse, lorsqu’il s’agit d’une adaptation, “ne suscite pas l’intérêt du spectateur qui ne sent pas concerné” par la représentation proposée.

Abordant d’autres causes suscitant la défection du public, M. Ait Slimane a indiqué que la programmation des représentations théâtrales pourrait en être une des causes. Il citera, à ce propos, la forte affluence des spectateurs durant le mois de Ramadhan, pour voir un spectacle que ce soit au niveau du chef lieu de wilaya que dans les villages ou les projections en soirées, en plein air, attirent foule, tous âge et sexe confondus.

Les participants à cette table ronde, à laquelle était présent le comédien Saïd Hilmi, ont préconisé, entre autres solutions pour tenter d’attirer et de reconquérir le public du quatrième art, l’enseignement de la dramaturgie comme matière dans le cursus scolaire, d’aller a la rencontre du public dans les villages, les écoles et l’université, l’organisation d’un festival du théâtre scolaire qui va susciter la compétition entre les établissements et prévoir des programmations en fonction de la disponibilité du public.

Le directeur du théâtre régional, Farid Mahiout, a, pour sa part, souligné le rôle “important” et “pertinent” des médias dans la communication culturelle, en faisant parvenir l’information au public.

Source: aps.dz – Mars 2016

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