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Reflexion sur les moyens de regrouper la communauté algérienne en France.

D’abord, il s’agit de cadrer la notion d’Algérianité. Il y a des Algériens de toutes sortes mais qui ont tous un point commun. Citons La Palisse, ils ont tous un lien quelconque avec l’Algérie. Ils sont soit nés en Algérie, soit fils et filles d’Algériens. Il y a aussi, si…si…si… des personnes qui avaient  pris la nationalité Algérienne.

D’abord, il s’agit de cadrer la notion d’Algérianité. Il y a des Algériens de toutes sortes mais qui ont tous un point commun. Citons La Palisse, ils ont tous un lien quelconque avec l’Algérie. Ils sont soit nés en Algérie, soit fils et filles d’Algériens. Il y a aussi, si…si…si… des personnes qui avaient  pris la nationalité Algérienne. Oui, il fut un temps où des étrangers à notre pays avaient choisi d’épouser notre cause, pour une raison ou une autre, et notre nationalité. Ils étaient fiers de rentrer dans le giron national. Alors, on peut citer les strates suivantes :

1/ Il y a d’abord, ce que nous appellerons la masse. C’est à dire, ceux qui sont à l’origine de l’émigration du début du siècle et surtout de l’appel d’air qui a soufflé en Europe au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale lorsqu’il a fallu reconstruire la France.

2/ Il y a ensuite, la masse de ce que l’on a appelé communément des supplétifs de l’Armée française, Les Harkas pour les initiés. Mais, nous pensons,  qu’en l’état actuel de la réflexion et surtout depuis les commentaires de notre Président à ce sujet, il est inutile de tenir compte de cette catégorie dans notre réflexion. Quoique les fils et filles de harkas peuvent participer à la vie de notre communauté sans en altérer ni l’essence ni l’existence. Bien au contraire dans certains cas, leur contribution, sincère et spontanée peut être l’un des atouts de notre communauté.

3/ Il y a la progéniture de la première catégorie et là on peut penser qu’on détient une force, que si elle est bien véhiculée, est capable d’influer positivement sur les relations Algéro-Françaises et ce à tous points de vue. Même au niveau de la politique française, elle peut servir la cause de la Communauté. L’exemple de la liste MOTIVE (ES) de Toulouse vient de nous conforter dans notre point de vue.

Nous pensons même qu’éluder cette catégorie peut à long terme constituer un frein sérieux pour la stabilité de notre communauté.

Si on a bien saisi cette notion de 2éme et 3éme génération et de l’avoir assimilée à notre Communauté, il y a lieu de revoir sérieusement les statistiques récemment émises par quelques sources autorisées.

4/ Une vague nouvelle de citoyens algériens qui se sont exilés, surtout depuis 1990 et là on trouve un patchwork englobant toutes les catégories.

Dans cette catégorie, il est préalable, non pas de faire le tri, de toute manière il s’imposera de lui-même, mais tout au moins de faire le discernement qui s’impose. Oui, il est nécessaire de séparer la graine de l’ivraie parce qu’il y a actuellement en France toute une faune d’individus, qui, pour soit disant s’intégrer en France, dénigrent notre pays. Et il est clair qu’ils sont dangereux pour l’idée de regrouper les Algériens de bonne volonté qui auront le souci et surtout l’envie de brandir l’étendard blanc-vert frappé de son étoile, de son croissant et du sang de nos martyrs.

On n’est pas dans un environnement de Croisades ou autre guerre mais il est indispensable de tenir compte de ce point, névralgique à plus d’un titre car ces individus, tels des prédateurs, ne peuvent et ils ne sont eux-mêmes, pas disposer à intégrer la Communauté Nationale.



Alors, Qui peut nous dire combien d’Algériens vivent actuellement sur le territoire français ?

Gageons qu’il n’y a aucune statistique fiable et que l’on ne peut que supputer sur des chiffres, glanés ici ou là et qui sont quelques fois, selon la source d’information, très différents et prêtent à confusion.

On ne peut donc que supposer qu’il y a actuellement en France, entre 800.000 (chiffre de nombreuses fois cités) et 5 millions d’Algériens qui vivent en France si l’on tient compte de notre croissance démographique et du flux régulier d’Algériens qui continuent d’affluer par vagues entières simplement munis d’un visa touristique d’un mois et qui se maintiennent sur le territoire français en utilisant des recettes de toutes sortes -asile territorial, réfugiés politiques, regroupements familiaux, mariages, sans-papiers-…

Oui, la marge est assez large, nous en convenons, mais justement c’est là le mérite d’une politique fédératrice de la Communauté Algérienne en France. Plus les efforts sont concentrés, plus ils sont réfléchis, plus nous arriverons à des résultats efficients tant au niveau de la représentativité de notre Communauté qu’à l’efficacité de l’instrument que l’on veut en faire.

Dès lors ces préalables acquis, on peut réfléchir aux moyens idoines pour regrouper notre Communauté en un forum fédérateur qui ne doit être, en l’occurrence que fédérateur.

Oui, on ne peut imaginer regrouper des Algériens vivant en France, de différentes couleurs politiques ou de tendances différentes et qui se réunissent dans un forum qui deviendra une arène où les plus forts défendront leur partis et les autres, dépités de voir un tel spectacle, se retireront du jeu.

Oui, il y a lieu de tenir compte de ce critère sous peine de créer une tribune où les Algériens, au lieu de réfléchir à des moyens pour participer à la vie nationale, se retrouveraient à s’entre déchirer dans des querelles stériles et sans lendemains.

Enfin, pour solder ce point, il n’est pas nécessaire, ni pour nos nationaux, ni pour nos hôtes d’assister à des empoignades intestines qui n’enchanteront ni les uns ni les autres. Et puis, s’il y a un linge sale à laver, ne vaudrait-il pas mieux le laver en famille, c’est à dire au sein de notre mère patrie.

Alors, les Algériens qui peuvent apporter beaucoup à la Communauté Algérienne résidante en France, doivent, non pas êtres des apolitiques ou autres, mais, il est indispensable, que s’ils veulent œuvrer pour le bien et l’intérêt commun, abandonner leurs bannières au vestiaire.

Oui, les différents acteurs de la Communauté doivent ; même s’ils sont adhérents à des partis quelconques ; contribuer à l’effort de développement de cette dernière, en apportant leurs énergies, leur sincérité, leur amour pour le pays L’ALGERIE, et occulter, le temps de tout leur éloignement du pays, leurs couleurs politiques.

C’est un critère fondamental auquel il faudra se référer si notre souci est de redorer le blason de notre Communauté.

Bilan de la situation actuelle :

Force est de constater que la Communauté Algérienne en France est divisée et reste en proie de prédateurs politiques de toutes sortes qui n’attendent que l’escarcelle du vote pour intervenir afin de remporter des fauteuils à l’Assemblée Nationale et asseoir ainsi quelques acquis.

Oui, un passé récent nous interpelle. Lors du vote pour les législatives, il y a eu un tel déploiement d’interventions sur le terrain que l’on ne savait plus où donner de la tête. A l’approche d’une quelconque élection, les responsables de quelques associations que ce soit à connotation algérienne, ont harcelé notre communauté afin d’obtenir des voix et ensuite le rendez-vous est pris pour la prochaine élection.

Entre les deux, même s’il s’écoule 4 ou 5 ans, on ne revoit plus ces personnes qui nous aimaient tant !… Ou si, quelque fois, au hasard d’un embarquement dans un avion ou autre. Sauf que le prétendu responsable accède à l’avion avec un billet payé par les deniers de l’Etat Algérien et que le membre de la Communauté a dû sortir un mois de salaire pour payer son billet.

C’est une réalité et l’occulter c’est déjà appliquer une politique qui nous ramènera à la situation actuelle. C’est à dire une Communauté éclatée qui devient presque la risée des étrangers qui vivent avec nous en France.

La Communauté Algérienne a hérité d’une ancienne organisation : L’Amicale des Algériens en Europe (AAE), émanation du parti unique.

L’objet du débat n’est pas de critiquer le F.L.N ou tout autre parti politique éclos depuis 1988. Mais, il y a un constat à faire. Les responsables de l’ancienne AAE, du fait qu’ils étaient organisés ont saisi l’occasion pour resserrer leurs rangs et récoltent les fruits d’un enracinement en France. Ils profitent ainsi des infrastructures héritées de l’ancienne AAE et biens de tous les Algériens.

De ce fait, ils sont, pour ainsi dire, plus efficaces en terme de mobilisation, que les nouveaux partis, qui eux doivent se débrouiller avec les moyens de bord. C’est déjà inégal et la crainte de voir se renouveler la gabegie du passé est certaine.

Pour cette raison, IL EST INDISPENSABLE, pour toute suite à donner à une organisation efficace de notre organisation que l’Etat algérien, avec son Gouvernement, applique une politique qui doit se démarquer de tous mouvements politiques de quelques couleurs que ce soit. Que l’Etat Algérien récupère les biens de l’AAE et les gère selon une politique claire qui amènera notre Communauté en France à se mobiliser en toutes circonstances.

Les membres de la Communauté attendent à ce niveau un signe fort. Sans cela, on perdurera dans des mesures de replâtrage qui ont fait leurs preuves par le passé.

Il y a lieu également de trouver une formule pour remplacer le système actuel de rapatriement des corps. Oui, c’est également un monopole de l’AAE qui détient, avec quelques assureurs amis, le droit de rapatrier un corps ou de laisser jusqu’à être incinérer ici en France par des entreprises funéraires qui ne trouvaient pas d’interlocuteurs valables pour trouver une solution. On a assisté à telles extrémités qui n’honorent pas notre pays.

A ce titre, nos frères marocains sont mieux lotis. Ils ont déjà une banque marocaine sur place et là nous reviendrons sur ce point, qui lors de l’ouverture des comptes établit un contrat d’assurance où le corps du défunt est rapatrié au maximum dans les trois jours qui suivent son décès.

La Communauté algérienne est déjà meurtrie de vivre en dehors de la mère patrie pour s’offrir encore le luxe de voir ses membres finir dans les incinérateurs de France. C’est une question d’honneur, d’éthique et de bon sens.

L’installation d’une banque algérienne est également à ce titre indispensable. Pourquoi ne pas mettre en place et très vite, une structure bancaire qui gérera les avoirs des Algériens vivant en France. Quel profit pour l’ensemble du pays de concentrer les avoirs dans une banque nationale qui deviendra un efficace instrument de transferts de fonds.

Au lieu de cela on assiste à un bradage  du patrimoine financier de la Communauté au détriment même du développement intrinsèque du pays. Les esprits étroits peuvent penser que les émigrés en France sont mieux lotis ; du fait de la dévaluation du dinar ; que leurs compatriotes établis en Algérie. C’est un cliché qui a été généré par l’absence d’une structure bancaire.

Et à ce titre on assiste à un fait désolant pour l’ensemble de nos compatriotes. La frange de retraités qui ont fait le choix de revenir au pays pour terminer leur vie, sont en train actuellement de revenir. Parce que leurs pensions ne suivent pas en Algérie. Oui, ils reviennent en France ou invitent désormais les caisses de retraite à leur virer leurs pensions sur un compte en France. Et bien sûr, ils ne sont résignés qu’à faire des va et vient trépidants entre les deux pays. Les pensions mettent 6 mois voir un an pour arriver à destination.

C’est le résultat d’une politique bancaire érodée, archaïque, incapable de se mettre au diapason du progrès.

Enfin, le dernier point qui concerne la future organisation de la Communauté réside dans le fait qu’il est indispensable de la doter de cadres jeunes, dynamiques, soucieux de contribuer réellement au rapprochement de TOUS les membres de la Communauté.

Oui, parce que la Communauté est dirigée en fait par les anciens cadres de l’AAE qui étaient et le sont peut-être encore membres du FLN. Du fait de notre souci de créer une structure apolitique, il est  certain   que s’ils se maintiennent (avec les complicités engrangées depuis 38 ANS !…), cela ira à contre courant de notre réflexion.

De plus, la Communauté a évolué comme nous venons de le voir. Le niveau intellectuel s’est amélioré. Les jeunes générations sont à mêmes de réfléchir à des solutions efficientes pour le bien de tous. Au lieu de cela, on assiste au maintien d’anciens cadres de l’AAE, pétris dans une philosophie du parti unique et dont le seul rôle actuel est de faire les VRP des assureurs Français pour le rapatriement des corps.

C’est désolant et ne pas le dire, c’est déjà désespérer en une quelconque future réorganisation de notre Communauté en France.

Quelle structure mettre en place ?

A travers la réflexion précédente, on peut dégager les formes de la structure  à mettre en place pour arriver à mobiliser les Algériens qui vivent en France.

Il est clair que ; pour que cette organisation soit le plus apolitique possible ; elle doit se démarquer, autant que possible de toutes les contingences en place.

Si, l’Etat Algérien, peut et nous pensons qu’il peut, rien ne s’y oppose, sauf l’asservissement à un Parti… Oui l’Etat algérien peut très bien récupérer toutes les structures de l’ancienne AAE.

De suite, s’il peut le faire, pour réinstaller ensuite les anciens cadres de l’AAE, la discussion est close… Faire du jeune avec du vieux, le peuple algérien a déjà donné et il n’est plus disposé à le faire.

Si ces deux conditions sont réunies, alors on peut penser à une forme d’organisation fiable pour tous les algériens résidant en France.

Elle verra le jour sous la forme d’une fondation.  Par exemple, la Fondation des Algériens Résidant en France FARF. Ce n’est pas de la fiction mais cette connotation peut être fédératrice.

On peut imaginer une structure centrale basée à Paris ou à Lyon. En l’espèce, Lyon semble plus appropriée. Ville du centre de la France, elle correspond parfaitement au souci de rassemblement de la Communauté. D’abord et il faut l’expliquer à nos concitoyens, nous ne voulons regrouper que des Algériens soucieux de participer efficacement à la vie de la Communauté et surtout d’avoir en toile de fond, une préoccupation omniprésente, de tisser avec le  pays,  des liens nouveaux qui peuvent générer des idées novatrices de toutes sortes.

Cette organisation doit avoir une indépendance réelle. Mais, elle doit, tout au moins au début, fonctionner avec les concours de l’Etat Algérien. Tant financier qu’organisationnel.

La contribution de l’Etat doit être bien pensée, surtout au niveau de la forme. Il s’agit simplement d’aider des compatriotes soucieux d’une organisation

Du fait de l’originalité de la démarche, le gouvernement doit s’impliquer en donnant un signe fort. Sans cela, il est clair que chacun rejoindra ses pénates pour vois le temps passer.

Dès lors que la structure est mise en place, il est normal d’imaginer des représentations régionales qui tisseront une toile sur le territoire français comme l’avait fait en son temps l’AAE. 

Benyoucef Badreddine, le 15 mars 2001

 

 

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