L’euphorie suscitée par l’annonce de l’augmentation importante des vols Air Algérie a laissé place à l’inquiétude après le limogeage du ministre des transports Aissa Bekkai pour « faute grave ».
Sur les réseaux sociaux, les spéculations vont bon train. Certains n’hésitent pas à faire le lien entre la décision d’ajouter 108 nouveaux vols et le limogeage du ministre.
D’autres annoncent carrément la suspension du nouveau programme qui doit entrer en vigueur le 15 mars prochain.
Concrètement, les autorités n’ont rien communiqué concernant les vols supplémentaires annoncés hier. « Nous n’avons rien reçu jusqu’à présent. C’est maintenu pour le moment », précise à visa-algerie.com une source au sein d’Air Algérie.
Il est peu probable que les autorités reviennent sur la décision d’augmenter sensiblement le nombre de vols. Cette décision était une revendication populaire depuis plusieurs mois. Elle est tombée au bon moment juste avant le mois de ramadan, une période où les Algériens de l’étranger affluent massivement sur les vols.
Cette augmentation du nombre de vols est censée avoir un impact positif sur les prix des billets d’avion. Néanmoins, il ne faut pas s’attendre à une chute libre des tarifs, et ce, pour plusieurs raisons.
Vols Air Algérie : hausse importante mais toujours insuffisante
Comme l’a confirmé son porte-parole dans un entretien exclusif ce jeudi 10 mars, Air Algérie est désormais à 35% de son programme annuel. Si pour la période actuelle, ce taux pourrait plus ou moins être convenable pour gérer la demande, ce ne serait pas le cas lors de la saison estivale.
On se souvient qu’avant la crise sanitaire quand il n’y avait aucune restriction sur les vols, il y avait quand même une énorme tension sur les vols vers l’Algérie durant l’été, notamment au départ de la France.
Seul motif d’espoir : selon nos informations, l’augmentation annoncée hier ne serait que la première étape d’un processus qui acterait à terme le retour au programme de 2019 dès l’été prochain. Si Air Algérie se maintient à 35% en été, soyons sûrs que les prix des billets ne baisseront pas de façon spectaculaire comme s’attendent les internautes euphoriques sur la Toile.
Air Algérie : on ne passera pas des prix dissuasifs au low cost
Ceux qui s’attendent à une baisse des prix doivent savoir qu’elle ne sera pas aussi importante que cela. Les compagnies aériennes, Air Algérie comprise, sont toujours en crise et ce n’est pas le passage à 35% du programme annuel qui fera baisser les prix au point voulu.
Les compagnies aériennes étrangères de leur côté n’ont pas baissé leur prix même pour vendre les places disponibles sur leurs vols à l’heure actuelle. Les prix se maintiennent à des niveaux très élevés. À titre d’exemple, c’est Air France actuellement, le billet en aller simple entre Paris et Alger le moins cher s’affiche à partir de 679 € pour la deuxième quinzaine de mars et donc après l’entrée en vigueur du nouveau programme de vols.
Il y aura peut-être une accalmie de quelques jours après le début de ramadan mais la demande explosera très rapidement par la suite.
Les Algériens ne sont pas épargnés par les restrictions
Bien que la situation sanitaire se soit améliorée de façon spectaculaire, la France n’a pas classé l’Algérie dans sa liste verte synonyme de levée des restrictions pour les Algériens.
Les autorités françaises n’ont pas suivi les recommandations de l’Union européenne sur l’accueil des passagers en provenance des pays tiers et leur traitement au cas par cas.
Cela veut dire qu’au départ d’Algérie, les compagnies aériennes ne feraient pas le plein de leurs avions notamment vers la France. Elles pourraient être tentées par une compensation par les tarifs des vols vers l’Algérie.
En gros, si l’augmentation des vols à cette hauteur est une bonne nouvelle à l’heure actuelle, l’effet sur les prix risque d’être temporaire.
Source: VVA – Mars, 2022