jeudi, septembre 19, 2024
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La Descente aux Enfers de l’Agriculture Algérienne

Dans le cadre de la rubrique DJAZAIROUNA, il y aura cette sous-rubrique concernant l’agriculture algérienne et ce que j’ai appelé “sa descente aux enfers”. Pour la simple raison que j’étais un cadre du ministère de l’agriculture que j’ai vite déserté pour le ministère de l’enseignement supérieur. De plus, j’avais une toute petite exploitation agricole, mais toute petite. Ingénieur agronome, spécialisé dans la science du développement, je pense être autorisé à vous en parler en connaissance de cause.

Dans le cadre de la rubrique DJAZAIROUNA, il y aura cette sous-rubrique concernant l’agriculture algérienne et ce que j’ai appelé “sa descente aux enfers”.

Pourquoi ?

Pour la simple raison que j’étais un cadre du ministère de l’agriculture que j’ai vite déserté pour le ministère de l’enseignement supérieur. De plus, j’avais une toute petite exploitation agricole, mais toute petite. Ingénieur agronome, spécialisé dans la science du développement, je pense être autorisé à vous en parler en connaissance de cause.

Oui, j’ai assisté, quelques fois impuissant à ce que j’appellerais “l’exécution sommaire” de la branche nourricière de notre pays, de cette agriculture qu’on avait confiée entre les mains d’irresponsables, dont le seul but était de se remplir les poches. Oui, je vais, à travers cette sous-rubrique, soulever avec vous et j’espère avec vous les raisons qui ont fait que notre agriculture est actuellement sinistrée.

Je vais tenter d’avoir un discours vulgarisateur afin que mon message soit mieux perçu par les non-initiés. Mon but n’est pas de régler des comptes avec des personnes mais de vous prouver que nous aurions pu, si les conditions étaient réunies, de mieux gérer notre patrimoine à tous : EL FILLAHA YAL KHAOUA !…

Et pourquoi ce besoin de vous en parler ?

Parce que je suis interpellé tout simplement par une évidence qui me cingle l’esprit. Savez-vous que les pays forts actuellement ne sont pas ceux qui détiennent la bombe H ou une technologie de quelque sorte que ce soit…
Non, les pays forts du moment sont ceux qui s’autosuffisent en termes d’alimentation et qui se permettent même d’asseoir leur développement sur leurs exportations en matières agricoles. Quel luxe et quelle arme redoutable. Oui, parce qu’on a beau détenir l’arme atomique, si le voisin du dessus ou du dessous en possède aussi, on a vite fait le tour, on appuie sur les boutons et Basta.

Non, détenir l’arme alimentaire est bien plus précieux.

ET NOTRE PAYS DANS TOUT CA?

L’image que l’Algérie était le grenier de Rome est révolue. Brutus et César sont loin de nous mais parlons de l’époque contemporaine qui nous concerne.

Ce que l’on peut d’ores et déjà dire, c’est qu’au lendemain de
l’indépendance, l’Algérie détenait cette arme alimentaire, Oui YA LKHAOUA, l’Algérie se suffisait en termes alimentaires. Elle pouvait faire vivre la population autochtone et se permettait même d’exporter des fruits et légumes vers la métropole. Il y avait des bateaux qui filaient vers la France dont les soutes étaient remplies d’oranges et même de céréales. Oui, le blé dur algérien est l’un des meilleurs AU MONDE de part ses qualités gustatives et ses aptitudes à se concilier à toutes sortes de minoteries. ARRHHHHHAAAAAAOUATES !…

Pour ceux qui ne connaissent pas, ils peuvent se renseigner, la variété
BEN BACHIR était très appréciée par les meuneries parisiennes qui en raffolaient pour leur clientèle huppée : Oui, mesdames et messieurs, avec la variété BEN BACHIR, on faisait le pain blanc qu’on dégustait chez MAXIM’S, Le FOUQUET’S ou autre palais gastronomiques.

Alors, que s’est-il passé en 38 ans pour que notre pays devienne à la merci des autres pays pour LA NOURRITURE de ses concitoyens autochtones. Loin de moi tout discours alarmiste, mais si demain, chaque pays devait prendre la décision de vivre en autarcie, c’est-à-dire (garde ton blé, je garde ma technologie ect…) eh bien, YA LKHAOUA, notre réserve est de…..45 jours…. Entre temps, on pourra peut-être trouver une recette pour manger…
notre pétrole. Quoique l’on parle de la possibilité de fabriquer des steaks tartares à base de pétrole… Trêve de balivernes et passons aux choses sérieuses.

Non, la situation peut se résumer ainsi et ATHHABOUUUUU OILLA
TAKKARHOUUUUUU, la situation est grave mais pas désespérée car les Algériens ont des ressources insoupçonnées. Je dis ça pour me consoler et pour vous consoler. Mais le soleil a été longtemps caché par le tamis que les mailles de ce dernier ont été carbonisées par l’énergie solaire et que maintenant, les dirigeants du pays n’osent plus nous montrer ce tapis car on démasquerait
vite la supercherie et leurs visages transis de peur et de honte… Quoique je ne suis pas sûr sur ce dernier point !…

Comment En Est-On Arrivés Là ?

Bonne question et merci de…. Oui, comment en est-on arrivés là ?

D’abord, il y a des causes structurelles qu’on aurait pu éviter. La plus importante qui se présente comme un nez au milieu du visage est la CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE. Il y avait 10 millions d’algériens en 1962 alors que l’on compte de nos jours plus du triple. N’importe quelle agriculture, aussi performante soit-elle ne peut résister à un triplement de la population en 3 décennies.

Que celui qui n’a pas 5 ou 6 Frères et soeurs me jettent la première
pierre. Je ne parle pas des jeunes actuels, gardez vos pierres parce que vos parents dont je fais partie de leur génération ont compris leur peine et les familles algériennes sont devenues, j’allais dire… plus normales.

Ceci pour vous dire que notre agriculture a été MESSKINA essoufflée par ce rythme et qu’elle n’a pas pu résister à des naissances d’une telle cadence.

Comment aurions-nous pu éviter ça ?

Il n’était pas nécessaire de sortir de St Cyr ou autre pour dire qu’il
fallait limiter les naissances. Non, même là, des esprits éclairés sont venus pour constituer LE CONSEIL SUPÉRIEUR de je ne sais pas quoi pour décréter que limiter les naissances était HARAM et LAYAJOUZ… On avait vu quelques décennies plus tard le produit…

Oui, même dans notre Saint Coran, on relève que chaque individu a sa part
dans ce monde. Oui, on n’est pas contre, mais on chérirait tellement le fait d’offrir à nos enfants quelque chose de bien et pas n’importe quoi : Il ne s’agit pas de faire des bambinos pour les laisser baver devant l’opulence de ce monde. L’idéal serait de leur faire partager cette opulence et non être malade de les voir privés de ceux que les autres enfants du monde considèrent comme acquis. La satellisation de la terre et la mère parabole sont en train de faire des ravages chez tous les enfants du Tiers-Monde, j’allais dire du Quart-Monde. Le NITENDO comme ils disent, donne envie à un enfant Américain, Français ou Anglais comme il soulève également l’envie de l’enfant d’El Harrach, de Batna ou de Tolga. Sauf que pour le même prix de ce NITENDO, une famille Algérienne peut vivre 15 jours et que pour les autres familles citées, la dépense ne représente même pas un repas. La différence est de taille… Vous ne trouvez pas !…

Je ne parle pas du manque de logements ou autre. Lorsque le taux
d’occupation des logements en Algérie est de 7,5 personne par logement, on a tout dis.

Enfin, je termine par ce point en disant aux jeunes actuels, allez,
ceux qui ont entre 25 et 40 ans qu’on est heureux YA LES JEUNES, YA LOULED, de vous avoir parmi nous. Moi-même, j’ai 3 ou 4 frères et soeurs (je ne sais plus combien !…) dans cette strate et que si on avait appliqué la politique de limitation de naissance à temps, eh bien, vous ne serez pas là à nous rendre la vie plus… agréable !… Mais, pas d’égoïsme et tâchons plutôt de relever le défi qui nous attend tous… Quel programme ?

La seconde raison : Comment une agriculture se développe ?

L’agriculture est une branche de l’économie sociale dont le rôle est de nourrir les hommes. A ce titre, et pour revenir à notre critère de croissance démographique, l’agriculture peut jouer plusieurs rôles.

1. Si, par exemple, les hommes n’ont d’autres soucis que de se nourrir, c’est à dire qu’ils ne cherchent pas à avoir autre chose que de manger pour faire plus simple, et à condition qu’ils ne soient pas nombreux, une agriculture de cueillette suffit à leurs besoins. C’est à dire qu’ils se mettent au diapason des saisons et à demeure, ils cueillent les légumes et les fruits de saison pour se nourrir. Il fallait simplement ne pas être exigeant et ne pas réclamer des pêches au mois de janvier par exemple !…

2. La situation se complique lorsque d’autres besoins s’expriment ou qu’ils deviennent plus nombreux. Je ne vais pas vous faire l’histoire médiévale de l’agriculture, mais sachez que plus les hommes évoluent, plus leurs besoins deviennent variés et divers. Et là, l’agriculture se doit de surpasser son rôle d’autosubsistance. Elle doit dégager ; pour participer à cet effort ; des surplus agricoles afin de les échanger contre des biens et des services qu’elle ne peut produire :

– “Je te donne un quintal de mon blé et tu me donnes une photocopieuse” pour l’exemple. L’agriculture participe effectivement dans ce cas à l’évolution de la société et pour faire plus contemporain, je dirais qu’elle participe au développement.

Bien entendu, lorsque la population augmente, les exigences imposées à l’agriculture prennent une courbe exponentielle à laquelle il faudra s’y résoudre.

La solution, aussi cartésienne et mathématique est simple. Si on a des superficies, c’est-à-dire si on peut déplacer des gens vers de nouvelles terres inexploitées, le mal est pour ainsi dire moindre. Et c’est ainsi qu’au fil de l’histoire de l’humanité, des peuplades se sont fixés ça et là au gré des terres disponibles. A ce niveau, retenez tout de même que les Algériens commencent à reculer vers…..le SUD, justement dans cette optique.

Mais le bât blesse lorsque les superficies ne suffisent plus. Hélas, la superficie de l’Algérie n’est pas élastique et la distance qui sépare Maghnia de Annaba n’a pas changée depuis 1962. Et là, dans cette éventualité, il n’y a que le génie de l’homme pour sortir de l’ornière. On va demander aux mêmes surfaces de produire plus : c’est ce que l’on appelle en terme économique LA PRODUCTIVITÉ. Je reviendrai plus loin sur ce point, névralgique à plus d’un titre.

Il y a bien sûr des stades intermédiaires mais c’est une autre paire de manches qu’on décortique à nos étudiants en agronomie. Ce n’est pas le cas. Je m’adresse, je suppose à un public hétéroclite qui a le souci de comprendre, s’il est connecté à ce site et à cette rubrique spécialement, de comprendre le pourquoi du comment du chose de la mort de l’agriculture algérienne.

Parce que YA LAOULED, l’agriculture algérienne est agonisante et les fossoyeurs, ceux-là mêmes qui l’ont dirigée et qui continuent à le faire, sont déjà armés de pelles et de pioches pour creuser sa tombe.

C’est pourquoi que lorsque l’on a saisi ces points, on peut comprendre le reste de mon discours et c’est mon but.

Revenons maintenant à cette notion de PRODUCTIVITÉ. C’est le noeud géorgien de l’agriculture algérienne. Je veux d’abord vous apporter mon point de vue sur cette notion :

Prenons un hectare de terre arable. Il produit, mettons sans
l’intervention de l’homme et des techniques modernes…allez, on va dire 200 kilogrammes de blé, 2 quintaux. ZOUZE EKNATTARES. C’est-à-dire que si on sème des graines de blé dans un carré de 100 mètres de côté, on obtient 2 quintaux de blé. Déjà à ce niveau, on peut d’ores et déjà se poser la question : Oui, mais combien de graines jette-t-on sur le sol ?

Pour ne pas rendre mon discours barbare, la moyenne admise est d’un quintal par hectare, c’est-à-dire pour le carré de 100 mètres de côté : 100 kilos….

Voilà, on a fixé les limites de la nature. Autrement dit, la nature, sans l’intervention de l’homme, peut à elle seule, et dans le cas du blé, doubler la quantité de ce que l’homme veut bien y enfouir en son sein.

A l’autre bout de la chaîne et pour vous donner un exemple, les meilleurs producteurs de blé au monde se trouvent en France, précisément dans la plaine de la BEAUCE. Eh bien YAL KHAOUA, ces messieurs produisent 120 quintaux à l’hectare, c’est-à-dire 60 fois plus que Dame Nature.

Vous allez me dire : Mais que justifie cet écart de 2 A 120 quintaux ? Eh bien, justement pour faire simple, disons que c’est cela le mérite et le résultat bête et froid de la PRODUCTIVITÉ. C’est-à-dire que plus qu’on bichonne Dame Nature et plus elle est généreuse.

Et c’est quoi BICHONNER DAME NATURE. Eh bien tout simplement lui donner tous les atouts pour qu’elle s’exprime mieux. Et là, Y A LOULED, je ne vais rentrer dans les détails Algéro-Algériens sinon mon discours deviendra plus technique donc plus ennuyeux.

Non, ce que je veux vous dire, c’est que notre Terre Algérienne, elle
avait besoin d’être bichonnée, en clair mieux traitée et si possible par du personnel compétent et tout le reste.

Car le constat est dramatique pour ce qui concerne le blé. Les rendements Algériens tournent autour de 5 voir 6 allez poussons jusqu’à 10 quintaux à l’hectare. Pas plus. C’est-à-dire que nous sommes loin, très loin des rendements que je viens de vous donner.

Les esprits optimistes peuvent penser que puisque la marge de manoeuvre est large à ce point, on ne peut qu’évoluer vers le haut…Non, non, non, malheureusement les conditions ne sont pas encore réunies poue cela… Les erreurs relevées par le passé perdurent toujours et prennent des tournures plus graves… (ce sera peut-être InchAllah, le thème d’un nouveau débat !)

Et pourquoi le cas du blé pour l’exemple ?

Pour des raisons évidentes :
– D’abord, l’Algérien est l’un des plus gros consommateurs de céréales dans le monde. 175 kilogrammes par habitant et par an. Vous allez me dire, mais c’est pas possible 175 kilogrammes de cérérales mais il exagère ce type. Non, non, non, je n’exagère pas du tout. Lorsque vous additionnez les quantités de baguettes de pain, de KESSRA, de MAKROUD, de pâtes alimentaires
que vous consommez, vous allez revoir votre copie. Et puis, il n’ya pas de honte à avoir au fait que nous soyons de gros mangeurs de céréales. Ce n’est pas une maladie contagieuse…RABBI INNAJINA !…

– La seconde raison est beaucoup plus grave et elle est la conséquence d’une politique suicidaire. Du fait de notre hyper consommation de céréales et de rendements aléatoires comme on vient de le voir, nous importons bon an mal an plus de 30 millions de tonnes de céréales. CA VOUS DIT RIEN COMME
QUANTITÉ, mais j’y arrive. Si ce n’est pas plus car le problème s’est aggravé avec l’introduction d’une aviculture (les poulets) intensive qui nécessite des quantités faramineuses de céréales. Et résultat des courses, une partie importante de nos ressources pétrolières sont destinées à régler les factures des céréales : En clair, on est en train de manger notre pétrole !…

Vous ne trouvez pas que le gâchis est indéfinissable, qu’on aurait dû appliquer une autre politique qui préserve nos richesses minières ou réserver les recettes pétrolières à créer des emplois à nos jeunes ou à construire des logements qui manquent tant à notre population.

Non, on préfère manger notre pétrole, quelque soit le goût !…

Pour la quantité de 30 MILLIONS DE TONNES, une illustration pour vous donner l’ampleur du désastre. Eh bien, tous les jours qu’ALLAH fait, il y a un bateau de céréales qui décharge sa cargaison dans tous les ports céréaliers d’Algérie. De Maghnia à Annaba, ce sont des monstres d’acier qui nous vomissent un blé produit aux États-Unis, au Canada, en Argentine et j’en
passe…. Et vous allez voir pour ELFATOURA !…

En fait, c’est quoi tout le reste ?

J’ai eu ‘l’impression, tout au long de ma petite expérience
d’agriculteur que l’agriculteur algérien jetait les graines sur le sol et que pour lui là s’arrêtait le travail. RABBI IJJIB ALHHHHHHAME ANCH ALLAH. On a assisté même à des SALLATES ELLISTISSKA pour sauver l’année.

C’est vrai que l’eau est indispensable à la plante comme l’oxygène l’est pour nous. Mais Ya LOULED, l’agriculture moderne qu’on appelle intensive n’est pas cela du tout. Parce que le terme intensif est justement générateur de cette notion barbare de PRODUCTIVITÉ.

Non, pour que l’agriculture offre à l’homme de quoi se nourrir, il faut que d’abord qu’elle se nourrisse elle-même. Et là me vient à l’esprit une maxime chère à nous tous : IHHHABE EL BAGRA ALLLI MATAHHHHLAFACHE, MATAKOULCHE OU TAHHLABE BEZEF ! N’est-ce pas là un dicton de chez nous. Non, pour que la vache produit une quantité nécessaire, il faut qu’elle ai d’abord une quantité suffisante d’aliments pour :

– Se nourrir elle-même,
– Nourrir le veau qu’elle porte si elle est parturiente,
– Et seulement ensuite qu’elle s’autorise à exporter le surplus d’aliment en lait, en viande ect…

J’ai tenté de vous apporter cette ludique introduction pour vous montrer à quel point l’agriculture algérienne a été malmenée depuis le début et je vais de suite vous le prouver :

Oui, car malheureusement on avait des responsables qui, pour la plupart s’en foutaient (excusez-moi du terme) mais ils s’en foutaient éperdument de ces données. On avait des technocrates, bien installés au Ministère de l’agriculture et je peux le jurer, qui ont eu l’avancement de carrière le plus précoce de tous les fonctionnaires de la planète.

Rien ne les intéressait, on pouvait tenter de les convaincre, on avait l’impression de parler avec des outres vides. Et je parle des directeurs centraux du ministère de l’agriculture ; du temps où ce dernier était situé boulevard Colonel Amirouche pour ceux qui connaissent. Maintenant, je sais qu’il a été déplacé mais je ne sais pas où et je veux, à la limite ne pas le savoir. Pour la simple raison que je n’y mettrais plus jamais les pieds. Je garde de trop douloureux souvenirs pour revenir me remémorer des situations qui ont mené notre agriculture à un état de misère endémique.

Parce qu’en fait tout le reste est une gestion opportune et rigoureuse des ressources foncières, humaines, sociales, techniques et j’en passe.

A chaque fois qu’il y avait une directive qui atterrissait sur les bureaux de nos chers technocrates, on organisait des forums de discussion, des sortes de réunionnites où chacun s’arrangeait pour gonfler au mieux son ordre de mission et le sujet de la réunion pouvait passer au second plan.

Pour ma part, je peux vous donner quelques exemples où j’ai été malmené, mais je vous avoue que j’ai aussi malmené quelques hauts responsables. Pour le simple fait que je croyais ET JE CROIS toujours que je détenais, non pas la solution, ce serait prétentieux de ma part, mais je savais, je l’avais appris YA LKHAOUA, oui je savais, enfin j’étais au fait des bêtises qu’il ne fallait pas faire. C’est déjà pas mal non !…

Eh bien, à chaque fois, je me suis battu à telle enseigne que je ne suis pas resté longtemps au ministère de l’agriculture. Comme je vous l’avais bien dis, j’avais rejoint le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. J’ai, en quelque sort PRIS de la hauteur. Je suis passé du boulevard Amirouche à BEN AKNOUN.

Non, mais sérieusement, quelques exemples :

– Déjà lors de notre stage de perfectionnement, j’avais relevé des inepties de premier ordre. Il y avait à l’époque l’AUTOGESTION (ATTASYIIIIIIRE ATHHATI), qui battait son plein et j’ai été effaré de voir comment notre agriculture était gérée. Il y avait par exemple des plans de campagne qui venaient directement d’Alger, pondus bien entendu par des ronds de cuir qui n’avaient jamais mis les pieds dans un champ.

Un plan de campagne est en quelque sorte UN ORDRE : Là, vous plantez des choux, là, vous plantez des radis… Et si jamais vous vous avisez à planter les choux à la place des radis EZZAGATE HHALIKOUME !…

Et c’est ce qui s’est passé durant presque 20 ans en Algérie. Et ça, seuls les initiés le savaient, c’est-à-dire les gens qui avaient une relation très étroite avec l’agriculture.

Je ne vous dis pas aussi les conséquences d’une telle farce. On pouvait avoir sur les marchés QUE des concombres… ou QUE des pommes de terre… ou QUE des radis et ainsi de suite….

On bassinait les esprits de l’Algérien moyen par des concepts politiques dépassés. On stigmatisait une situation donnée, on camouflait la réalité et on donnait au petit Peuple des raisons fausses qui faisaient recette.

Je peux vous donner des exemples à travers toutes les expériences pratiquées sur l’agriculture et à cet effet, notre agriculture est devenue, au fil des 3 dernières décennies, un champ d’expérimentation de formules de développement plus ou moins magiques importées toutes, qui de Yougoslavie (Autogestion) qui de Cuba (La révolution Agraire) qui de France ou d’Espagne (pour l’élevage avicole) et bien d’autres exemples.

Et à chaque fois la réalité nous ramenait à un constat d’échec qui est devenu latent, qui s’est collé telle une ventouse à la réalité algérienne. On ne peut que se résigner à attendre une aide extérieure qui sera de toute manière inadaptée à un environnement algérien.

L’agriculteur algérien ne peut avoir la même réflexion que son homologue français ou moldave… Nous cultivons, nous autres, non pas des plantes diverses dans nos champs, mais… insérées entre les graines… s’est glissée… la mentalité algérienne, avec sa spécificité, son vécu… et bien d’autres facteurs que nos chers responsables ont occulté et qui font qu’aujourd’hui BLEDNA dépend de l’étranger pour son alimentation.

Je trouve pour ma part que c’est scandaleux à plus d’un titre et c’est avec cette sombre conclusion que je compte me séparer de vous aujourd’hui…MAIS, avec un grand MAIS… je compte sur vous pour me poser toutes sortes de questions sur cette agriculture alitée, agonisante, sous perfusion… toutes sortes de question… Révolution agraire, financement de l’agriculture… élevage… et je vous apporterai les enseignements de l’heure qui vous montreront qu’à chaque fois, la politique agricole algérienne a été gérée comme un SOUK !…

 

Benyoucef Badreddine

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